Le travail ici trouve son origine dans la difficulté à opérer un choix face à l’immensité de champs d’expressions offerts aujourd’hui à l’artiste. Face à ce dilemme, deux scénarios possibles : tomber dans du conventionnel par une imitation d’une obsession ou alors, renverser la situation et partir de ce blocage pour exploiter ce contexte d’incertitude.
Ce qui me parait fondamental, ce ne sont pas les matériaux, les supports, le résultat d’une oeuvre achevée mais son processus de construction plus difficile à saisir et qui anime la créativité artistique et lui donne sens.
Cette prise de conscience m’interroge sur comment donner une interprétation de la progression d’une idée, de cheminement de la pensée. Il me semble intéressant de répondre à ce questionnement sur le plan artistique.
Le choix d’une installation statique à l’allure ludique, chaotique mais malgré tout structurée car basée sur un protocole d’enchaînement s’inspire du cheminement de la pensée ; je ne sais pas moi-même à ce stade de la création jusqu’où cette aventure m’entraînera.
Par le fait de répéter, d’accumuler, parfois de façon chaotique, des éléments ou objets similaires, je fais naître un élément nouveau (une chose, une forme nouvelle) qui porte des critères ou des gènes des éléments précédents. Ce nouvel élément ainsi descendant d’une première phase adoptera ce processus de progression, d’envahissement du lieu, susceptible de
conquérir d’autres espaces, d’autres ailleurs.

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Déroulement :
Cela démarre par une première phase de répétition de plusieurs lignes (la ligne, un point A un point B qui sont reliés) de couleurs tracées sur un mur composant un mélange de formes géométriques, dont l’hexagone. La forme hexagonale extraite de la composition de la première phase, matérialisée par un objet porteur de cette caractéristique, « le crayon de couleur » va constituer le départ de la deuxième phase.